J’aimerais bien qu’on m’explique d’où provient la panique générale pour être le premier à entrer dans l’avion.
Arriver en premier à destination? euh.
Avec un jeune enfant par contre, c’est une quasi nécessité. On a laissé la poussette avant d’emprunter le corridor qui mène à l’appareil et on se débrouille autant que faire se peut entre un bébé qui gigote et des sacs trop lourds qui ne contiennent pourtant que l’essentiel. Pouvoir ranger ses affaires sans que le poupon ne se fasse arracher la tête au passage par un voyageur qui veut être le premier à atteindre son banc, ce n’est pas un caprice. Tout comme pouvoir déposer son enfant sur un siège libre quelques secondes, le temps d’organiser l’espace de manière à avoir le nécessaire à portée de main : couverture, couches, jouets, nourriture, débarbouillette.
Mais pour les vacanciers trop fiers de leur statut « business », ça donne quoi de se précipiter devant la jeune maman seule avec son bébé?
Je me suis fait carrément bousculer par un homme dans la trentaine, avec son attaché case comme unique compagnon de voyage, qui a jugé que même si les famille avaient été appelées, il avait le droit de passer devant tout le monde grâce au petit sticker orange fluo sur sa carte d’embarquement. Il n’a rien compris à mon regard assassin quand j’ai poireauté derrière lui dans le mince corridor de l’avion, le temps qu’il prenne possession de son large fauteuil de cuir à l’avant de l’appareil.
Oh que la satisfaction a été grande quand nous sommes arrivés à PET, qu’une interminable file d’attente se dressait devant les douanes (au moins deux heures, nous a-t-on dit) et que je suis passée devant lui avec mon bébé endormi, accédant en deux petites minutes à un douanier après avoir utilisé le corridor express réservé aux jeunes familles.
En me glissant sous ma couette, à la maison, je me suis demandée s’il avait finalement pu traverser les douanes ou s’il était encore en train de faire la file avec son attaché case.